45: AU HASARD DU DESTIN.  ANONYME 3.
Rue Ste-Catherine est, Montréal. 
(63po. x 7po.) novembre 1996.
 
     Voilà une scène photographiée telle quelle où je n'ai déplacé le personnage que sur une courte distance. Cette façade est tout ce qui reste d'une église qui fut démolie pour laisser la place à une université. Vestige fantôme d'une époque qui n'est plus. Cet homme sans visage semble somnoler ou perdu dans ses pensées. Un sentiment de tristesse se dégage de ce personnage qui jongle sur son passé, à ses anciennes croyances qui n'existent plus ou simplement à l'impasse de sa situation actuelle. Une bouteille de bière à ses pieds est sa seule consolation. Dans ce type de format très extrême de toile, l'équilibre de la composition est plus difficile à réaliser. Dans ce point de vue qui est légèrement tourné vers la gauche, le parcomètre en violation, au premier plan à droite, semble désaxé par rapport à la façade de l'église et pourtant il est très exactement dans l'alignement de la ligne centrale de l'église. C'est ce qui renforce la stabilité de la composition et rééquilibre le tout car   l'homme, dans son simple abandon ou sa tristesse, penche vers la gauche.

    Si j'avais à choisir un tableau phare pour représenter une rétrospective de mes oeuvres, c'est celui-ci que je choisirais.